Popular in Sociology

Culture and Society

The City as a Growth Machine: Toward a Political Economy of Place

New York University Harvey Moltoch

Culture and Society

Carceral Entrapments: Views from the Prison/Street Interface in India

Indian Institute of Technology Delhi Mahuya Bandyopadhya

Culture and Society

Pre-problem families: predictive analytics and the future as the present

University of Southampton Rosalind Edwards

Ethnicity and Racism

Were Muslim Barbarians Really Knocking On the Gates of Ontario?

University of Ottawa Natasha Bakht

Culture and Society

Poor People’s Survival Strategies

The University of Texas at Austin Javier Auyero

Ethnicity and Racism

Sociology of Whiteness

Arizona State University Monica McDermott

Ethnicity and Racism

Narratives of Harm and the case for detention abolition

Queen's University Sharry Aiken

Décroissance versus développement durable

View more insights in Social Sciences - Sociology - Economic Sociology

View more figures from HEC Montréal

View the page of Yves-Marie Abraham

Read the Book

Le modèle de société fondé sur le dogme de la croissance économique infinie, s’essouffle. La course effrénée à la productionde richesses matérielles entraîne une dégradation de la biosphère très préoccupante pour la survie des générations futures,sans garantir des conditions de vie décentes aux générations actuelles. Yves-Marie Abraham.

The model of society based on the dogma of infinite economic growth is running out of steam. The frantic race for the production of material wealth leads to a degradation of the biosphere which is very worrying for the survival of future generations, without guaranteeing decent living conditions for current generations. Yves-Marie Abraham discusses

Image courtesy of interviewee. November 29, 2023

Generating Workspace

Export as PDF

This video video discusses the concept of "degrowth" as a necessary response to the detrimental impacts of relentless economic growth on society and the environment. It articulates three main critiques of the growth paradigm:

1. **Destructive Nature**: Continuous economic growth leads to ecological degradation and threatens the viability of Earth, resulting in more resource consumption and waste production. This video video has been characterized as self-destructive.

2. **Social Injustice**: The benefits of growth disproportionately favor a minority, often representing wealthier demographics, while marginalized groups suffer from exploitation, violating principles of social justice. This video video inequality is especially stark in terms of gender and global north-south relations.

3. **Alienation**: The growth model prioritizes profitability and capital accumulation over human needs and well-being, resulting in alienated social conditions, stress, and mental health issues among individuals.

In response to these critiques, the text proposes three major directions for change:
- **Producing Less**: To combat ecological disaster, societies must reduce overall production rather than merely promoting "green" growth, which is often ineffective.
- **Sharing More**: There needs to be a redistribution of resources, addressing inequality and ensuring that everyone has access to a decent standard of living.
- **Deciding Collectively**: Democratic participation is essential in determining how resources are produced and shared, advocating for localized governance and collective decision-making that empowers communities.

The advocacy for degrowth stems from a belief that real solutions to ecological and social challenges require a fundamental shift from growth-oriented policies to systems that prioritize sustainability, equity, and community engagement. The movement is seen as a call to not only save the environment but also to protect justice and freedom, ultimately redefining what constitutes a fulfilling and dignified life.

Language:

Export as PDF

X-TIMESTAMP-MAP:LOCAL=00:00:00.000,MPEGTS=900000

00:00.200 --> 00:03.080
Pour moi, je dirais que c'est avant tout un appel à

00:03.080 --> 00:05.480
stopper volontairement et collectivement

00:06.220 --> 00:08.920
ce que j'appelle la course à la croissance économique pour

00:08.920 --> 00:10.840
bâtir des sociétés, donc plus soutenables,

00:10.840 --> 00:13.320
plus justes et plus démocratiques, une définition,

00:14.540 --> 00:16.720
le sens que je donne à ce mot là,

00:17.650 --> 00:19.320
c'est d'abord une proposition politique

00:20.660 --> 00:23.200
qui est avant tout anti productiviste.

00:23.860 --> 00:26.720
À ce titre, elle remet en question aussi bien le capitalisme

00:26.720 --> 00:28.360
libéral que le socialisme d'état.

00:28.360 --> 00:29.800
C'est important à souligner.

00:30.410 --> 00:33.160
Alors voilà pour la définition de base.

00:33.480 --> 00:35.640
Pourquoi maintenant c'est cet anti productivisme

00:36.350 --> 00:39.400
pour essentiellement trois raisons à mes yeux,

00:40.660 --> 00:41.960
la première c'est la plus évidente,

00:41.960 --> 00:44.920
c'est la raison écologique, la course à la croissance.

00:44.920 --> 00:47.120
Ça signifie quoi? Ça signifie essayer de produire toujours

00:47.120 --> 00:49.120
plus de marchandises d'une année sur l'autre et les vendre.

00:50.340 --> 00:52.880
Et ça, ça implique de consommer en fait toujours plus de

00:52.880 --> 00:54.280
matière et toujours plus d'énergie.

00:54.500 --> 00:56.920
Et ça implique aussi de produire toujours plus de déchets.

00:57.340 --> 00:59.200
Après deux siècles de croissance économique,

00:59.200 --> 01:02.200
on réalise en fait que ça détruit notre milieu de vie et ça

01:02.200 --> 01:05.280
dégrade dramatiquement l'habitabilité de la planète au

01:05.280 --> 01:07.560
risque même de menacer notre notre espèce.

01:08.510 --> 01:10.720
Donc, la croissance économique est tout simplement

01:10.760 --> 01:12.280
synonyme d'autodestruction.

01:12.460 --> 01:15.040
Et jusqu'à aujourd'hui, il n'y a jamais eu de

01:15.040 --> 01:16.080
croissance verte ou propre.

01:16.080 --> 01:18.360
Alors on nous la promet toujours pour demain.

01:18.390 --> 01:19.920
Mais ce qui est certain, c'est que

01:20.500 --> 01:23.280
on constate que pour l'instant, quand il y a croissance,

01:23.280 --> 01:25.280
il y a dégradation de la situation écologique

01:26.190 --> 01:27.360
peut être deux, deux petits

01:27.360 --> 01:28.560
points sur la question écologique.

01:28.560 --> 01:30.240
D'abord, la question écologique ne se réduit

01:30.240 --> 01:31.280
pas à la question climatique.

01:31.280 --> 01:34.040
Malheureusement, aujourd'hui, dans les débats politiques,

01:34.540 --> 01:37.080
on ramène tout ça à la question climatique,

01:37.300 --> 01:39.000
qui est une question tout à fait dramatique,

01:39.110 --> 01:40.800
mais qui n'est qu'une partie du problème.

01:40.830 --> 01:43.800
Donc, il faut élargir ça à toutes les dimensions de notre

01:43.800 --> 01:46.120
milieu, une vie terrestre et elles sont toutes affectées

01:46.120 --> 01:47.200
aujourd'hui et toutes dégradées.

01:47.840 --> 01:49.280
Deuxième deuxième point sur lequel

01:49.280 --> 01:52.480
j'insisterai la question écologique.

01:52.480 --> 01:54.680
Ce n'est pas, ce n'est pas la question environnementale.

01:54.680 --> 01:57.480
La question environ, c'est une façon de suggérer que tout

01:57.480 --> 01:58.720
cela se passe à l'extérieur de nous.

01:58.820 --> 02:02.040
Malheureusement, nous ne sommes pas extérieurs à ce monde.

02:02.040 --> 02:03.200
Et quand nous dégradant ce monde,

02:03.200 --> 02:04.680
nous sommes touchés, y compris dans nos corps.

02:04.950 --> 02:07.320
L'exemple des perturbateurs endocriniens, par exemple,

02:07.940 --> 02:09.920
est assez éloquent à à cet égard,

02:09.920 --> 02:12.960
puisque aujourd'hui notre système enoc crien est perturbé

02:13.500 --> 02:15.680
par toutes ces particules chimiques que nous avons

02:15.680 --> 02:16.800
disséminées dans nos milieux.

02:17.290 --> 02:20.280
C'est donc la première raison de refuser la croissance.

02:21.120 --> 02:22.800
Deuxième deuxième raison de la refuser,

02:22.810 --> 02:25.480
c'est que c'est une course qui ne profite généralement qu'à

02:25.480 --> 02:28.520
une minorité des parties prenantes de ceux qui courent.

02:28.690 --> 02:31.480
C'est un jeu en quelque sorte truqué truqué dont on

02:31.480 --> 02:32.720
connaît à l'avance les gagnants.

02:32.720 --> 02:34.680
Les perdants, si je caricature un peu,

02:35.420 --> 02:38.080
le gagnant type de la course à la croissance est un vieil

02:38.080 --> 02:40.960
homme blanc habitant un quartier chic d'une grande métropole

02:41.040 --> 02:42.480
occidentale, un peu ce que je suis moimême.

02:42.730 --> 02:44.640
Enfin, il y en a qui gagne quand même plus que moi qui ont

02:44.640 --> 02:46.400
plusieurs maisons, plusieurs bagnols plusieurs,

02:46.590 --> 02:50.280
mais mais c'est ça le portrait robot du gagnant de la course

02:50.280 --> 02:52.320
à la croissance et le portrait robot du perdant.

02:52.320 --> 02:54.200
On le connaît assez bien aussi. C'est plutôt une femme.

02:54.200 --> 02:57.120
C'est plutôt une jeune femme généralement de couleur qui

02:57.180 --> 02:58.800
habite bien souvent un

02:58.840 --> 03:02.400
Bidonville aux alentours d'une grande ville africaine,

03:02.400 --> 03:03.520
par exemple, au Burundi,

03:03.550 --> 03:05.560
considéré comme le pays le plus pauvre du monde.

03:05.560 --> 03:08.880
Alors pourquoi, pourquoi pourquoi on connaît ces portraits

03:08.880 --> 03:09.960
robots des gagnants indépendants?

03:10.010 --> 03:12.360
Parce que cette course, en fait, quand on l'analyse,

03:13.340 --> 03:15.520
on découvre assez vite qu'elle repose sur des échanges

03:15.520 --> 03:18.440
économiques et écologiques qui sont inégaux ou pour le dire

03:18.440 --> 03:21.040
autrement, elles reposent sur des rapports d'exploitation,

03:21.180 --> 03:22.960
l'exploitation du travail salarié,

03:23.100 --> 03:25.160
l'exploitation du travail de reproduction,

03:25.260 --> 03:27.800
qui est très largement encore pris en charge par les

03:27.800 --> 03:28.840
femmes aujourd'hui dans le monde.

03:28.870 --> 03:31.160
Travail de reproduction qui consiste à donner la vie,

03:31.160 --> 03:33.600
à élever des enfants, les soigner, leur donner de l'amour,

03:33.600 --> 03:35.040
puis à faire la même chose avec des adultes.

03:35.310 --> 03:38.240
Bref, donc est absolument essentiel,

03:38.500 --> 03:40.120
un travail exploité parce que bien souvent

03:40.120 --> 03:41.160
d'ailleurs même pas payé.

03:41.980 --> 03:44.920
Et puis troisième troisième rapport d'exploitation,

03:45.140 --> 03:46.760
qui est au cœur de cette course, c'est,

03:47.010 --> 03:49.480
c'est les rapports néo coloniaux.

03:49.480 --> 03:50.480
Les rapports nord-sud,

03:51.140 --> 03:53.720
le nord aujourd'hui a soit encore sa richesse, sa puissance,

03:54.020 --> 03:57.840
sa croissance sur l'exploitation à la fois d'humain et de

03:57.840 --> 03:59.200
territoire du sud.

03:59.420 --> 04:02.000
Voilà la deuxième raison de refuser course à la

04:02.000 --> 04:03.240
croissance, son caractère injuste.

04:03.240 --> 04:05.360
On peut ajouter en plus d'autres injustices,

04:05.360 --> 04:08.600
c'est que la dégradation écologique dont on est responsable

04:08.600 --> 04:10.280
aujourd'hui, c'est une forme d'injustice,

04:10.700 --> 04:12.160
vis à vis des générations futures.

04:12.900 --> 04:14.360
Par ailleurs, cette course à la croissance,

04:14.360 --> 04:16.880
elle se traduit aussi par énormément de violence vis-à-vis

04:16.880 --> 04:19.160
des autres animaux qui sont capables,

04:19.160 --> 04:20.920
comme nous de sentir d'éprouver du plaisir,

04:20.980 --> 04:22.040
de la souffrance, etc.

04:22.450 --> 04:25.320
Alors c'est à la fois des animaux sauvages à qui ont

04:25.320 --> 04:29.440
finalement on impose de voir leur milieu de

04:29.440 --> 04:30.520
vie à disparaître peu à peu.

04:30.590 --> 04:32.400
Mais c'est aussi tous ces animaux

04:32.400 --> 04:34.080
d'élevage que nous aimerons.

04:34.080 --> 04:36.440
Donc dans l'agriculture industrielle pour notre consommation

04:36.440 --> 04:39.080
et à qui on inflige des souffrances absolument abominables

04:39.340 --> 04:41.320
qui constituent à mes yeux une autre injustice.

04:41.670 --> 04:45.840
J'en viens à la troisième et dernière raison de questionner,

04:45.840 --> 04:47.280
de refuser cette course à la croissance.

04:48.290 --> 04:51.200
Celle ci est censée normalement nous servir et est censer,

04:51.480 --> 04:53.520
améliorer notre bien être à tous et à toutes.

04:53.570 --> 04:54.960
Alors, d'une part, en fait,

04:54.960 --> 04:56.360
on constate que ce n'est plus

04:56.360 --> 04:57.560
vraiment le cas dans nos sociétés.

04:57.560 --> 05:00.600
En occident, concrètement, plus précisément,

05:00.600 --> 05:03.280
on observe plus de corrélation claire et nette entre

05:04.180 --> 05:05.440
la hausse du PIB, par exemple,

05:05.440 --> 05:08.320
qui est notre indicateur privilégié pour mesurer la

05:08.320 --> 05:11.000
croissance, dont plus de corrélation clair et nette entre la

05:11.000 --> 05:12.800
hausse du PIB et nos principaux

05:12.800 --> 05:14.080
principaux indicateurs de bien-être.

05:14.110 --> 05:17.680
Donc on as, c'est plus un vecteur

05:19.400 --> 05:20.000
déterminant de

05:20.000 --> 05:21.520
l'amélioration du bien être dans nos sociétés.

05:21.830 --> 05:23.320
Premier premier et premier point.

05:23.520 --> 05:25.880
Deuxième point, nos sociétés, par ailleurs,

05:25.880 --> 05:28.040
sont devenues en fait littéralement dépendante de la

05:28.040 --> 05:31.280
croissance, un peu comme nos nos voitures dépendent

05:31.670 --> 05:34.440
d'essence de pétrole ou d'électricité aujourd'hui pour

05:34.440 --> 05:37.000
rouler, en fait, on a vraiment besoin dans nos sociétés pour

05:37.000 --> 05:38.680
qu'elles fonctionnent à peu près de croissance.

05:38.950 --> 05:41.160
Donc on en est, on en est littéralement dépendant.

05:41.160 --> 05:42.360
Et le problème, c'est que cette croissance,

05:43.410 --> 05:45.400
c'est en réalité une exigence du capitalisme.

05:45.780 --> 05:48.320
Sa raison d'être ultime, c'est l'accumulation du capital.

05:48.980 --> 05:52.000
Et donc la norme fondamentale qui oriente nos vies dans nos

05:52.000 --> 05:53.640
sociétés, c'est celle de la profitabilité,

05:53.640 --> 05:55.040
c'est pas celle de satisfaire nos besoins,

05:55.090 --> 05:57.640
c'est celle de la profitabilité, ce qui fait que nous,

05:57.640 --> 05:59.440
les humains et puis nos activités,

05:59.480 --> 06:01.080
y compris les plus belles d'entre elles, en fait,

06:01.810 --> 06:04.480
deviennent nous devenons des moyens au service de cette

06:04.600 --> 06:06.360
accumulation illimitée, ce qui est

06:07.220 --> 06:09.120
une forme d'inversion des fins et des moyens.

06:09.850 --> 06:11.760
Cette croissance, elle était censée être un

06:11.760 --> 06:12.880
moyen au service de nos fins.

06:12.950 --> 06:15.880
Aujourd'hui, elle est bien largement une fin et nous

06:15.880 --> 06:17.000
en sommes les moyens.

06:17.030 --> 06:18.560
Donc, les outils de nos outils,

06:18.560 --> 06:20.280
comme comme vous le suggériez tout à l'heure,

06:20.500 --> 06:23.160
ce qui est totalement contradictoire avec une des promesses

06:23.160 --> 06:25.960
de la modernité occidentale qui est celle de cette liberté,

06:26.900 --> 06:30.080
la possibilité pour les humains désormais de décider comment

06:30.940 --> 06:35.600
ils vont vivre, d'exercer leurs raisons pour

06:35.600 --> 06:37.280
établir des lois auxquelles ils vont se soumettre.

06:37.420 --> 06:39.120
En fait, la loi auquel nous sommes soumis,

06:39.120 --> 06:40.760
ce n'est pas une loi que nous avons vraiment décidé,

06:41.130 --> 06:42.960
c'est celle du capitalisme fondamental,

06:43.180 --> 06:44.600
ce qui est ce qui est assez aliénant.

06:45.170 --> 06:48.400
Alors voilà pour les longues réponses à votre première

06:48.560 --> 06:50.120
question, pourquoi refuser la croissance?

06:50.120 --> 06:52.720
Parce qu'elle est destructrice parce qu'elle est injuste et

06:52.800 --> 06:55.040
parce qu'elle est foncièrement ante.

06:56.020 --> 06:59.200
De même façon que j'ai essayé de ramener l'analyse critique

06:59.200 --> 07:01.520
de la croissance à trois, trois à trois grands points.

07:01.980 --> 07:05.560
Je propose également trois grandes grandes solutions.

07:05.560 --> 07:07.080
Si on peut dire aux trois grandes directions,

07:07.230 --> 07:08.440
plus exactement à suivre

07:09.110 --> 07:11.800
pour aller vers des sociétés post post croissance,

07:12.880 --> 07:15.600
première proposition, il faudrait avant tout produire moins

07:15.600 --> 07:18.120
que ce qu'on produit aujourd'hui pour arrêter le

07:18.120 --> 07:19.520
désastre écologique en cours.

07:19.540 --> 07:21.080
Et il ne s'agit pas seulement de produire,

07:21.340 --> 07:24.520
de produire différemment comme le proposent les partisans

07:24.520 --> 07:26.520
d'un développement durable, d'une économie circulaire ou

07:26.520 --> 07:28.440
même d'un green New deal à l'américaine.

07:29.300 --> 07:31.400
Ce qu'on constate, c'est que les stratégies qui visent à

07:31.400 --> 07:34.120
générer quelque chose comme une croissance verte ou propre

07:34.140 --> 07:35.800
butent, en fait sur toutes sortes de contraintes,

07:35.800 --> 07:38.000
des contraintes à la fois biophysiques ou contraintes qui

07:38.000 --> 07:39.000
touchent à notre milieu de vie,

07:39.140 --> 07:41.560
les contraintes économiques qui touchent à la dynamique même

07:41.560 --> 07:43.320
de notre système dans lequel nous sommes,

07:43.470 --> 07:44.880
mais aussi des contraintes politiques.

07:45.260 --> 07:47.760
Au bout du compte, nous n'avons pas ce qu'on appelle

07:47.840 --> 07:50.600
aujourd'hui un découplage entre croissance économique.

07:50.660 --> 07:54.080
Et puis pression de cette activité économique

07:54.080 --> 07:55.200
sur le plan écologique.

07:55.310 --> 07:57.240
Autrement dit plus simplement,

07:57.740 --> 07:59.640
il faut faire un choix croître ou durer,

07:59.640 --> 08:01.520
il faut choisir entre entre les deux.

08:01.900 --> 08:04.760
Et si nous voulons durer, si nous voulons en tout cas

08:06.080 --> 08:08.280
ralentir cette catastrophe écologique aujourd'hui,

08:08.860 --> 08:11.320
il va falloir donc produire moins et fixer des limites à

08:11.320 --> 08:12.360
ce que nous produisons.

08:13.220 --> 08:15.840
On a, on a quelque chose d'assez encourageant

08:16.940 --> 08:18.600
sur ce terrain là, c'est que quand on regarde

08:19.260 --> 08:21.600
les ressources disponibles à l'échelle de la planète et puis

08:21.600 --> 08:23.920
les besoins à satisfaire pour garantir à toute l'humanité

08:24.300 --> 08:26.280
une vie digne, on se rend compte qu'on a

08:26.280 --> 08:27.360
de quoi faire aujourd'hui.

08:27.540 --> 08:29.240
Le problème, c'est tout un problème de répartition,

08:29.240 --> 08:30.120
mais ce n'est pas un problème de

08:30.240 --> 08:31.320
quantité de ressources disponibles.

08:31.320 --> 08:32.600
On a largement de quoi faire.

08:32.980 --> 08:34.760
Je renvoie sur cette question là,

08:34.760 --> 08:38.560
notamment au projet lili que codirige Julia steinberger.

08:39.220 --> 08:41.880
Ça m'amène à la deuxième proposition, la première,

08:41.880 --> 08:43.360
donc produire moins deuxième proposition.

08:44.220 --> 08:47.720
Si s'il s'agit de fixer des limites à la production

08:48.260 --> 08:51.360
et donc de réduire cette production, ça va avoir des effets,

08:51.360 --> 08:52.440
évidemment sur la consommation.

08:52.460 --> 08:54.680
Or, on a aujourd'hui une partie de l'humanité qui n'a pas

08:54.680 --> 08:56.320
effectivement de quoi vivre correctement.

08:56.660 --> 08:59.120
Et on peut s'attendre à ce que si on ne change rien,

08:59.120 --> 09:01.680
par ailleurs, cette partie d'humanité qui ne vit pas

09:01.680 --> 09:05.040
décemment et encore moins, c'est complètement immoral,

09:05.230 --> 09:07.600
évidemment au regard de nos principe de justice.

09:07.740 --> 09:09.080
Et puis c'est sans doute aussi assez

09:09.080 --> 09:10.120
suicidaire politiquement.

09:10.340 --> 09:12.840
On peut imaginer que cette partie d'humanité va

09:13.380 --> 09:16.280
se révolter contre ces exigences

09:16.280 --> 09:17.480
qu'on va lui imposer en plus.

09:18.030 --> 09:20.960
Donc il faut dans le même dans le même moment qu'on produira

09:20.960 --> 09:22.720
moins, il va falloir partager beaucoup plus.

09:22.720 --> 09:24.240
Et ma deuxième proposition partagée,

09:24.240 --> 09:26.640
plus nos moyens d'existence, partager plus nos richesses.

09:26.910 --> 09:29.560
Donc à la fois au nom de l'idéal d'égalité qui est

09:29.560 --> 09:30.760
censé être le nôtre.

09:30.780 --> 09:32.800
En tout cas, il est inscrit dans tous grands textes,

09:33.070 --> 09:35.080
mais aussi probablement par pragmatisme politique,

09:35.080 --> 09:37.080
si on veut éviter tout simplement un chaos absolu

09:37.860 --> 09:39.320
du type de celui des gilets jaunes,

09:39.320 --> 09:41.400
mais à la puissance 1000 pour prendre une référence

09:42.100 --> 09:43.160
au modèle français.

09:44.390 --> 09:46.600
Donc, partager plus, c'est une proposition,

09:46.620 --> 09:49.760
je dirais la consonance assez chrétienne.

09:50.150 --> 09:52.240
Donc des implications, c'est,

09:52.690 --> 09:54.880
c'est par exemple de remettre en question,

09:54.980 --> 09:57.080
de limiter la propriété privée telle qu'on la connaît

09:57.080 --> 10:01.400
aujourd'hui et au delà d'en finir avec les rapports

10:01.400 --> 10:02.760
d'exploitation que j'évoquais tout à l'heure,

10:03.160 --> 10:05.000
remettre en question le salariat tel qu'il existe,

10:05.000 --> 10:06.880
mettre en question l'exploitation du travail de

10:06.880 --> 10:08.960
reproduction, c'est à dire en fait le patriarcat,

10:09.540 --> 10:11.440
le patriarcat capitaliste et puis remettre

10:11.440 --> 10:12.680
en question le néo colonel.

10:13.380 --> 10:16.600
Là aussi, j'ai une bonne nouvelle à apporter avec cette

10:16.760 --> 10:19.080
deuxième proposition, c'est que quand on regarde quelles

10:19.080 --> 10:21.480
sont les variables déterminantes du bien être dans nos

10:21.480 --> 10:23.880
sociétés, ce n'est donc plus la croissance économique.

10:23.880 --> 10:25.600
Comme je le disais tout à l'heure, par contre,

10:25.700 --> 10:28.520
il semble que la réduction des inégalités soit une variable

10:28.760 --> 10:31.080
déterminante que si on veut améliorer le bien être de tout

10:31.080 --> 10:32.120
le monde, y compris les plus riches,

10:32.500 --> 10:34.160
la réduction des inégalités,

10:34.510 --> 10:36.840
soit une stratégie tout à fait tout à fait

10:36.840 --> 10:37.960
payante et gagnante.

10:37.960 --> 10:41.000
Je renvoie sur ce terrain au bouquin de Wilkinson et

10:41.000 --> 10:43.800
piquette, qui s'appelle en anglais, spirit leers,

10:44.020 --> 10:45.800
qui a déjà plusieurs années mais qui a eu un très grand

10:45.800 --> 10:48.240
succès à cause de cette démonstration notamment,

10:48.910 --> 10:51.280
j'en arrive à ma troisième et dernière proposition.

10:52.310 --> 10:54.880
Donc, s'il s'agit de fixer des limites à ce que nous

10:54.880 --> 10:59.440
produirons et de décider de comment nous allons partager nos

10:59.440 --> 11:01.360
moyens de vivre nos richesses, il va falloir autant que

11:01.440 --> 11:03.720
possible en décider ensemble au nom,

11:03.720 --> 11:06.760
cette fois d'un autre de nos idéaux qui est l'idéal de

11:06.760 --> 11:08.640
liberté, liberté au centre de démocratie,

11:08.870 --> 11:10.440
mais aussi sans doute par pragmatisme.

11:10.870 --> 11:12.360
Donc, la liberté dont je pense,

11:12.570 --> 11:15.520
c'est celle qui consiste à décider collectivement des lois

11:15.520 --> 11:16.560
auxquelles nous allons nous soumettre.

11:16.560 --> 11:18.240
Comme je le disais tout à l'heure,

11:19.290 --> 11:22.080
c'est une proposition qui va buter sur deux difficultés

11:22.080 --> 11:23.280
actuellement, c'est, d'une part,

11:23.340 --> 11:26.200
nos institutions politiques, je parle de l'occident,

11:26.430 --> 11:28.480
mais en fait, ces institutions qu'on a par ailleurs

11:28.480 --> 11:30.120
finalement diffusées un peu partout dans le monde,

11:30.620 --> 11:32.400
nos institutions politiques ne sont pas vraiment

11:32.400 --> 11:34.320
démocratiques aujourd'hui, si on reprend les vieilles

11:34.320 --> 11:36.120
catégories, notamment d'Aristote,

11:36.550 --> 11:38.800
nous vivons plutôt dans quelque chose qui ressemble à des

11:38.800 --> 11:41.400
oligarchies, c'est à dire la domination d'une petite

11:41.550 --> 11:44.840
minorité qui accède à ce pouvoir par l'argent dans une large

11:44.840 --> 11:47.840
mesure et qui va exercer son pouvoir pour elle même

11:47.840 --> 11:49.000
dans dans une large mesure.

11:49.190 --> 11:50.880
Donc, il faut, il faut

11:52.120 --> 11:54.680
imaginer et il faut travailler à une démocratisation

11:54.680 --> 11:55.760
de nos institutions politiques.

11:55.980 --> 11:58.120
Ça peut prendre toutes sortes de formes, une assemblée,

11:59.420 --> 12:01.720
une assemblée de députés tirés au sort, par exemple,

12:01.720 --> 12:04.560
le tirage au sort étant un dispositif démocratique radical,

12:04.560 --> 12:05.600
mais tout à fait cohérent.

12:05.600 --> 12:08.480
Mais on peut aussi aller vers des formes de municipalisme

12:08.620 --> 12:11.200
tel que je le défends dans mon travail et faire de la

12:11.280 --> 12:12.880
municipalité à une échelle locale,

12:13.130 --> 12:15.560
l'instance politique fondamentale d'un monde post

12:15.560 --> 12:17.640
croissance, puis ensuite imaginer

12:18.380 --> 12:19.840
une organisation fédérale pour,

12:20.030 --> 12:21.280
pour faire travailler ces municip

12:21.620 --> 12:23.000
municipalités les unes avec.

12:23.370 --> 12:24.520
C'est une première exigence.

12:24.780 --> 12:27.440
La deuxième exigeant exigence et

12:28.500 --> 12:31.520
est un peu plus un peu plus délicate encore,

12:32.410 --> 12:35.120
c'est que même si on arrivait à mettre en place des

12:35.120 --> 12:37.400
institutions politiques rigoureusement démocratiques

12:38.750 --> 12:40.000
dans la situation actuelle,

12:40.060 --> 12:42.880
ces institutions butaient sur la toutepuissance du système

12:42.880 --> 12:44.800
économique dans lequel nous sommes aujourd'hui et sur sa

12:44.800 --> 12:46.120
loi, qui est celle de la profitabilité.

12:46.870 --> 12:48.160
Donc, il faut démanteler,

12:48.180 --> 12:50.360
il faut se débrancher de ce système là,

12:50.360 --> 12:51.440
il faut défaire tout ça.

12:52.180 --> 12:55.400
Si on n'arrivera jamais, effectivement à décider ensemble,

12:55.400 --> 12:59.920
comme le propose la bonne nouvelle que je peux associer à

12:59.920 --> 13:01.720
cette troisième proposition, c'est que la démocratie,

13:01.720 --> 13:04.120
contrairement à ce qu'on entend beaucoup actuellement là ou

13:04.120 --> 13:06.120
on dit finalement la démocratie, on n'a pas le temps.

13:06.460 --> 13:08.320
Il y a urgence, ce n'est pas le moment de

13:08.440 --> 13:09.680
discuter la démocratie.

13:09.680 --> 13:12.480
Ça marche. Une démonstration concrète qui a été faite

13:13.100 --> 13:15.480
de sa pertinence et de son efficacité.

13:16.220 --> 13:17.720
On l'a observé là aussi en France,

13:17.830 --> 13:20.680
avec la convention citoyenne sur le climat mise en place par

13:20.760 --> 13:23.840
Emmanuel macron il y a quelques années où il a tiré au sort,

13:23.940 --> 13:26.880
on a tiré au sort 150 français françaises à qui on a demandé

13:27.060 --> 13:29.600
de réfléchir à des solutions pour affronter

13:30.020 --> 13:31.120
la question climatique.

13:32.700 --> 13:34.680
Ces français et françaises venaient évidemment de tous les

13:34.680 --> 13:36.360
horizons de tous les âges,

13:36.670 --> 13:38.880
avaient toutes sortes d'opinions sur ces questions là

13:38.880 --> 13:40.000
et n'étaient pas des spécialistes.

13:40.340 --> 13:41.840
Or, en quelques fins de semaine,

13:42.350 --> 13:44.880
avec l'aide de spécialistes qui sont venus les informer

13:45.620 --> 13:47.920
à leur demande, ils ont fait une pour proposition

13:47.920 --> 13:49.760
extrêmement pertinente et intéressante,

13:49.760 --> 13:52.160
extrêmement radicale aussi ça intéressant,

13:52.160 --> 13:55.440
tellement radical qu'emmanuel macron était obligé finalement

13:55.440 --> 13:58.000
de revenir sur sa promesse initiale et d'annuler

13:58.900 --> 14:01.080
la mise en place de, c'est d'une

14:01.080 --> 14:02.200
grande partie de ces propositions.

14:02.380 --> 14:03.680
Voilà. Mais en tout cas, on avait,

14:03.680 --> 14:05.440
on avait là une belle démonstration

14:06.140 --> 14:08.920
de l'efficacité potentielle de la démocratie.

14:08.940 --> 14:10.040
Si on lui donne sa chance,

14:10.040 --> 14:12.800
voilà pour ma troisième et dernière proposition.

14:13.980 --> 14:17.330
Alors le slogan en lui même décroissance soutenable,

14:17.330 --> 14:19.450
décroissance conviviale, décroissance solidaire,

14:19.450 --> 14:22.290
il émerge et a à peu près 20 ans et pourquoi il émerge,

14:22.830 --> 14:24.290
à mon avis, pour plusieurs raisons,

14:24.670 --> 14:26.450
la première de ces raisons, c'est que

14:27.270 --> 14:30.970
on se rend compte au début du XXIe siècle que le

14:31.130 --> 14:33.010
développement durable, les promesses du développement

14:33.010 --> 14:34.170
durable ne sont pas là, en fait.

14:34.600 --> 14:37.810
Donc ça fait, ça fait un peu plus de 15 ans à ce moment,

14:37.810 --> 14:39.810
là que le rapport bland est sorti.

14:40.870 --> 14:42.570
Et on ne voit pas d'effets positifs,

14:42.570 --> 14:44.690
en dépit du fait que le discours

14:45.230 --> 14:47.690
en faveur du durable a été relayé partout,

14:48.330 --> 14:50.890
y compris d'ailleurs dans le milieu des affaires et dans des

14:51.040 --> 14:52.840
écoles comme celles dans laquelle j'enseigne,

14:53.260 --> 14:54.800
qui est une école de commerce.

14:54.870 --> 14:57.680
Donc voilà donc, il y a un discours qui est très présent,

14:58.430 --> 14:59.840
mais par contre, dans les faits,

15:00.140 --> 15:02.640
les choses se dégradent sur le plan écologique et les choses

15:02.640 --> 15:04.840
continuent de se dégrader sur le plan social sont quand même

15:04.840 --> 15:06.960
les deux terrains sur lesquels s'aventurer

15:07.580 --> 15:09.000
la proposition du développement durable.

15:09.000 --> 15:11.720
Donc ça, je pense qu'il y a cette espèce de discrédit

15:12.900 --> 15:15.160
du développement durable qui permet de comprendre pourquoi

15:15.720 --> 15:18.560
émerge une position beaucoup plus radicale qui dit non,

15:18.560 --> 15:19.880
écoutez la croissance, ça n'est pas,

15:19.880 --> 15:21.120
ça ne fait pas partie de la solution.

15:21.410 --> 15:22.440
C'est au cœur du problème.

15:22.440 --> 15:24.000
C'est ça qu'il faut commencer par arrêter.

15:24.020 --> 15:27.400
Si on veut effectivement résoudre nos difficultés sur le

15:27.400 --> 15:30.360
plan écologique, sur le plan social, par ailleurs,

15:30.360 --> 15:34.080
justement cette croissance qui a quand même perdurer le taux

15:34.080 --> 15:36.480
de croissance, a eu tendance à décliner en occident depuis

15:36.480 --> 15:37.960
les années depuis les années 70.

15:38.070 --> 15:39.640
Mais la croissance est maintenue quand même,

15:39.900 --> 15:40.960
et même à des taux faibles,

15:41.460 --> 15:44.040
ça fait quand même une progression du volume de

15:44.040 --> 15:45.360
l'économie est assez considérable.

15:45.590 --> 15:47.200
Donc il y a eu poursuite de la croissance,

15:47.200 --> 15:49.880
mais finalement ça ne s'est pas traduit par une amélioration

15:49.880 --> 15:53.240
des conditions d'existence pour une majorité des humains

15:53.750 --> 15:57.320
dans nos sociétés, pour le dire avec une

15:57.320 --> 15:59.120
image et un clin d'œil.

15:59.210 --> 16:00.200
D'une certaine façon, la

16:00.200 --> 16:01.480
croissance ne livre plus la marchandise.

16:01.480 --> 16:03.480
En fait, ce qu'elle était censée nous apporter une

16:03.640 --> 16:06.640
amélioration du bien être, on le constate de façon de moins

16:06.640 --> 16:07.760
en moins évidente dans nos vies,

16:07.760 --> 16:09.480
en tout cas pour une grande partie de la population,

16:09.990 --> 16:12.800
mise à part le fameux auquel s'est intéressé

16:13.140 --> 16:14.960
pic et son équipe.

16:15.700 --> 16:18.720
Et on pourrait ajouter un troisième, un troisième élément,

16:18.720 --> 16:21.200
c'est que même pour ceux qui sont en tête de la course,

16:21.270 --> 16:24.560
pour ceux qui font partie de ces gagnants qui qui

16:24.560 --> 16:27.200
correspondent à ce portrait robot du gagnant de la course à

16:27.200 --> 16:28.840
la croissance, cette course est

16:28.840 --> 16:30.600
en épuisante, elle est exténuante.

16:30.600 --> 16:34.160
En fait, c'est une course sans fin qui nous épuise et qui se

16:34.160 --> 16:35.960
traduit d'ailleurs par des choses très concrètes,

16:35.960 --> 16:38.840
très physiologiques, les épidémies de dépression dans nos

16:38.840 --> 16:41.800
sociétés, elle trouvent une part de leur origine dans cette,

16:42.230 --> 16:45.360
dans cette course, il est illimité à la croissance.

16:45.360 --> 16:46.480
On appelle ça aussi burn out,

16:46.480 --> 16:47.600
mais c'est à peu près la même chose.

16:48.540 --> 16:51.120
Et ça témoigne bien de ce caractère épuisant.

16:51.990 --> 16:53.360
Pour quelles raisons? Parce que bon,

16:53.540 --> 16:56.000
il n'y a effectivement pas de limites à l'accumulation du

16:56.000 --> 16:58.640
capital en ai fait la raison d'être ultime

16:58.700 --> 16:59.840
de cette course à la croissance.

17:00.070 --> 17:01.560
Mais c'est aussi parce que cette course,

17:01.560 --> 17:04.160
elle repose aujourd'hui très largement sur la production à

17:04.160 --> 17:06.080
la consommation d'un certain type de biens

17:06.860 --> 17:10.320
qui nous pose des problèmes et que l'économiste Fred Hirsch

17:10.440 --> 17:12.920
appelait des biens positionnels un bien positionnel.

17:12.920 --> 17:14.960
C'est un bien dont la valeur d'usage

17:15.610 --> 17:18.880
l'utilité est concrète pour vous dépend du fait que

17:19.390 --> 17:21.040
tout le monde n'y a pas accès.

17:21.040 --> 17:22.520
Fondamentalement, c'est pas,

17:22.520 --> 17:23.720
c'est la maison au bord de la mer,

17:23.910 --> 17:27.440
mais c'est aussi le fameux vel us, ce qu'on appelle ici

17:28.300 --> 17:30.840
au Québec, le véhicule utilitaire sport,

17:32.060 --> 17:34.080
la camionnette qui s'est imposée un peu partout,

17:34.300 --> 17:36.600
qui est typiquement un bien positionnel qui vous donne

17:36.600 --> 17:39.200
finalement une espèce d'avantage sur la voiture ordinaire.

17:39.200 --> 17:42.160
C'est plus grand, plus d'espace, c'est plus sécuritaire.

17:42.160 --> 17:44.320
Vous avez une meilleure vue. Alors ça vous donne sur la

17:44.320 --> 17:47.560
route quelque chose de mieux que ce que vous aviez avant

17:47.910 --> 17:49.720
avec la voiture compacte.

17:49.720 --> 17:52.920
Habituellement, le problème, c'est que à partir du moment,

17:52.920 --> 17:54.960
ce genre de véhicules se diffus sur la route

17:55.070 --> 17:56.360
devient de plus en plus fréquent.

17:56.820 --> 18:00.400
Les autres conducteurs voient leur leur usage de la route se

18:00.400 --> 18:03.160
dégrader et finalement vont être incités eux mêmes à

18:03.830 --> 18:07.400
adopter ce type de véhicule pour essayer de retrouver au

18:07.480 --> 18:11.160
moins un niveau de confort équivalent à celui qu'ils avaient

18:11.160 --> 18:12.600
avant l'arrivée de ces eurs.

18:12.870 --> 18:15.880
Vous voyez bien une espèce de course sans fin qui s'amorce

18:15.880 --> 18:18.040
avec ça, parce que au bout du compte, personne n'y gagne.

18:18.040 --> 18:19.360
Tout le monde se retrouve dans des v us.

18:19.900 --> 18:22.080
On, on est dans les situations qui sont beaucoup plus

18:22.080 --> 18:23.640
polluantes, puis il y a plus d'avantages.

18:23.640 --> 18:26.320
Alors on imagine qu'on va nous proposer d'autres

18:26.320 --> 18:30.160
propositions et que, mais qu'au bout du compte,

18:30.180 --> 18:33.040
collectivement, on y perd un peu comme dans une

18:33.040 --> 18:34.080
salle de spectacle.

18:34.570 --> 18:38.360
Quand vous avez au premier rang une rangée qui commence à se

18:38.360 --> 18:40.920
lever pour mieux voir sa force,

18:40.920 --> 18:43.600
les rangées qui sont derrière à se lever aussi au bout du

18:43.600 --> 18:45.760
compte, personne ne voit mieux qu'au départ,

18:45.950 --> 18:47.200
mais tout le monde est plus fatigué.

18:47.770 --> 18:50.120
C'est pas mal. Ça qui se passe me semble t,

18:50.120 --> 18:53.040
il avec la course à la croissance actuellement et avec le

18:53.040 --> 18:55.040
fait qu'elle repose sur ses biens positionnés.

18:55.230 --> 18:57.200
Donc voilà pour un troisième argument un peu plus

18:57.200 --> 19:00.360
sophistiqué sur les raisons pour lesquelles, finalement,

19:00.360 --> 19:02.240
il y a sept doutes qui émerge par rapport

19:02.900 --> 19:05.720
à l'adhésion à la croissance et pourquoi l'idée de

19:05.720 --> 19:08.000
décroissance, je crois, touche de plus en plus de monde,

19:08.000 --> 19:10.080
genre la décroissance comme

19:10.570 --> 19:11.840
refus de la course à la croissance.

19:13.530 --> 19:15.080
C'est l'essentiel de la définition

19:15.620 --> 19:16.680
de l'idée des croissances,

19:16.980 --> 19:18.560
un refus fondé sur trois critiques,

19:18.780 --> 19:21.560
le caractère aut destructeur, le caractère injuste,

19:21.640 --> 19:24.640
le caractère aliénant de cette de cette course.

19:24.980 --> 19:28.560
Et puis donc trois grandes propositions pour rompre avec,

19:28.830 --> 19:31.400
avec cette logique productiviste, produire moins,

19:31.640 --> 19:33.600
partager plus et décider ensemble

19:34.420 --> 19:37.080
les implications concrètes de ces propositions.

19:37.340 --> 19:40.760
Ça débouche notamment sur une relocalisation de nos vies à

19:40.760 --> 19:42.640
une échelle beaucoup plus, beaucoup plus réduite.

19:43.140 --> 19:44.680
Ça débouche aussi sur

19:45.940 --> 19:48.080
le recours à des techniques différentes de celles qu'on

19:48.160 --> 19:50.160
utilise aujourd'hui, qui sont des techniques très puissantes

19:50.160 --> 19:52.960
pour produire mais qui nous posent toutes sortes de

19:53.120 --> 19:54.840
problèmes sur le plan écologique, sur le plan social,

19:54.840 --> 19:56.000
mais aussi en termes de décisions.

19:56.000 --> 19:57.920
D'ailleurs, puisque nos techniques aujourd'hui nous

19:57.920 --> 19:59.680
échappent dans une très large mesure.

20:00.110 --> 20:02.840
Donc ça, c'est toute la piste de ce qu'on appelle les basses

20:02.840 --> 20:06.560
technologies des lch qui font partie des implications

20:06.560 --> 20:08.840
concrètes de ce projet de décroissance

20:09.580 --> 20:11.040
sur le plan de l'organisation sociale,

20:11.460 --> 20:13.320
ce qu'on va mettre de l'avant pour

20:13.950 --> 20:16.560
assumer cette triple triple proposition, produire moins,

20:16.760 --> 20:19.360
partager plus, décider ensemble, ce sont plutôt les communs.

20:19.500 --> 20:22.520
Ce qu'on met de l'avance, c'est la forme des communs.

20:22.520 --> 20:25.040
C'est à dire des collectifs qui se constituent

20:25.550 --> 20:27.840
pour satisfaire par eux mêmes et pour eux mêmes

20:28.660 --> 20:33.280
une nécessité de l'existence se former, se nourrir, se loger

20:34.420 --> 20:38.280
en partageant une ou plusieurs richesses ensemble en

20:38.280 --> 20:39.920
coopérant et en décidant de manière

20:39.920 --> 20:41.280
démocratique au sein de ce collectif.

20:41.380 --> 20:44.400
Ça, c'est là pour nous, la forme, la forme dominante

20:45.500 --> 20:46.960
qui devrait être au centre

20:47.580 --> 20:50.160
des sociétés post croissance sur le plan politique,

20:50.780 --> 20:52.480
le commun politique, c'est la municipalité.

20:52.480 --> 20:53.480
Fondamentalement. Donc,

20:54.030 --> 20:56.080
dans un refus à la fois de l'état nation

20:56.860 --> 20:59.520
tel qu'il s'est imposé au cours des derniers siècles et un

20:59.520 --> 21:01.760
refus de la centralité de l'entreprise capitaliste

21:02.450 --> 21:03.960
qu'on observe aujourd'hui dans nos sociétés.

21:04.420 --> 21:07.480
Et puis dernier dernière implication concrète que

21:08.500 --> 21:09.800
sur laquelle je travaille actuellement,

21:10.570 --> 21:13.760
l'échelle qui serait qui serait pertinente, me semble t.

21:13.760 --> 21:16.200
Il en termes territoriales,

21:16.210 --> 21:19.080
c'est ce qu'on appelle la bi orégon la piégon.

21:19.230 --> 21:22.520
Donc étant une région géographique qui présente une certaine

21:22.520 --> 21:24.560
unité sur le plan sur le plan écologique,

21:24.560 --> 21:27.920
son plan géographique et sur laquelle va une population,

21:27.980 --> 21:32.680
en tirant sa subsistance de cette région là de son sol, etc,

21:32.680 --> 21:35.160
afin de toutes ses richesses au sens large.

21:36.340 --> 21:38.840
Et aussi d'ailleurs, en confiant à ce

21:38.840 --> 21:40.080
territoire, ces déchets.

21:40.100 --> 21:42.080
Et donc tout ce qu'on ne fait pas aujourd'hui.

21:42.270 --> 21:44.000
Donc là on est une rupture avec

21:44.660 --> 21:47.080
ce que des collègues allemands appellent aujourd'hui notre

21:47.110 --> 21:49.640
mode de vie impérial, c'est à dire un mode de vie qui

21:49.640 --> 21:52.640
suppose que nous allions puiser dans les ressources un peu

21:52.640 --> 21:54.880
partout dans le monde des ressources naturelles,

21:54.880 --> 21:57.080
mais aussi d'ailleurs des ressources humaines et que nous

21:57.080 --> 21:58.160
allions aussi disperser nos

21:58.160 --> 21:59.280
déchets à peu près partout le monde.

21:59.380 --> 22:02.920
La piégon, c'est ramener ça à une échelle plus réduite sur

22:02.920 --> 22:04.640
des territoires qui ont une espèce

22:04.640 --> 22:05.680
de cohérence géographique.

22:06.140 --> 22:08.280
Ça peut poser toutes sortes de problèmes, évidemment,

22:08.280 --> 22:10.280
parce que toutes les biaisons ne se valent pas.

22:10.510 --> 22:12.360
Tous les points du monde ne se valent pas aujourd'hui.

22:12.360 --> 22:16.880
Donc il va falloir penser ce virage là avec un souci de

22:16.880 --> 22:19.480
solidarité, de justice renforcée.

22:19.480 --> 22:22.080
Mais voilà pour la direction générale. Voilà.

22:22.080 --> 22:25.080
Voilà pour les implications concrètes que je mettrai de

22:25.080 --> 22:28.960
l'avant pour moi, les forces de cette proposition d'abord,

22:29.340 --> 22:30.640
on offre en fait un contenu

22:31.420 --> 22:35.480
qui me paraît relativement clair et précis à une notion qui

22:35.480 --> 22:37.400
est très enveloppe aujourd'hui, qui vient un peu remplacer

22:37.400 --> 22:39.000
celle de développement durable, qui est la notion de

22:39.000 --> 22:41.160
transition écologique, transition socio écologique,

22:41.340 --> 22:43.520
qui est qui est une notion qui ne veut pas dire grand chose

22:43.520 --> 22:44.960
ou qui veut dire beaucoup trop de choses

22:45.860 --> 22:49.040
et qu'il faut donc qu'il faut donc préciser avec la

22:49.040 --> 22:51.440
décroissance, on offre un contenu précis à cette,

22:51.940 --> 22:53.360
à cet appel à la transition.

22:53.780 --> 22:55.920
Je crois par ailleurs que c'est une réponse qui est assez

22:55.920 --> 22:59.480
cohérente aux ou diverses crises provoquées par notre

22:59.480 --> 23:02.120
civilisation aujourd'hui cohérente parce qu'elle prend des

23:02.120 --> 23:03.960
choses à la racine, mais aussi parce qu'elle est

23:03.960 --> 23:05.880
transdisciplinaire, elle traverse plusieurs,

23:05.880 --> 23:08.240
plusieurs ou plusieurs plusieurs grandes disciplines

23:08.850 --> 23:10.040
qu'on a besoin aujourd'hui de

23:10.040 --> 23:11.480
mobiliser pour paner ces problèmes.

23:12.010 --> 23:15.160
Troisième argument que je ferai valoir en faveur de la

23:15.240 --> 23:16.640
proposition des croisant six,

23:16.640 --> 23:18.760
c'est que c'est un mot d'ordre qui est relativement simple.

23:18.900 --> 23:20.360
On y tient en un mot ou deux mots

23:21.070 --> 23:23.810
qui permet de dépasser je pas bon nombre de luttes

23:23.810 --> 23:26.250
partielles qui sont engagées aujourd'hui contre ton le de

23:26.250 --> 23:29.610
société, notamment justement des luttes des luttes,

23:29.610 --> 23:30.450
par exemple entre la

23:30.570 --> 23:31.730
question écologique et la lutte sociale.

23:31.730 --> 23:34.050
Bien, bien souvent, on voit aujourd'hui des responsables

23:34.050 --> 23:37.450
politiques essayer de souligner la contradiction entre ces

23:37.450 --> 23:38.810
luttes pour les affaiblir.

23:38.980 --> 23:40.210
Alors qu'avec la décroissance,

23:40.210 --> 23:43.130
on montre en quoi elles sont liées l'une à l'autre et

23:43.130 --> 23:45.800
comment est ce qu'on peut tenter de les avis?

23:46.380 --> 23:48.680
Je dirais un dernier dernier mot, un dernier avantage,

23:49.140 --> 23:50.840
le mot lui même et plus largement,

23:50.840 --> 23:52.520
la perspective qu'offre la décroissance.

23:52.950 --> 23:55.320
Elle est assez peu récupérable justement par celle et ceux

23:55.320 --> 23:57.520
qui veulent que rien ne change vraiment un mot qui

23:58.400 --> 24:01.080
a plein de défauts, mais qu'on a gardé depuis 20 ans parce

24:01.490 --> 24:03.200
qu'il est très difficile à utiliser

24:03.950 --> 24:06.520
dans une perspective de maintien de l'ordre en place,

24:06.700 --> 24:10.240
le développement durable, on un mot qui qui ne vient pas du

24:10.240 --> 24:12.080
tout heurter notre imaginaire dominant.

24:12.080 --> 24:14.120
D'ailleurs, il a été récupéré dans le monde des affaires

24:14.120 --> 24:15.280
avec dans une grande facilité,

24:15.280 --> 24:18.600
vous promettez un capitalisme, un développement durable.

24:18.600 --> 24:20.520
Il va être très content. Il ne va pas mettre la même chose

24:20.520 --> 24:22.400
que ce que vous mettez derrière ce moulin.

24:22.710 --> 24:25.960
Mais on voit bien le genre de piège dans lequel on tombe

24:25.960 --> 24:27.640
avec selon mot de croissance.

24:28.060 --> 24:29.960
Il va sans doute aussi faire l'objet de récupération,

24:29.960 --> 24:34.040
mais ce sera plus plus plus difficile pour moi.

24:34.040 --> 24:36.640
Concrètement, évidemment, j'ai esquissé,

24:36.750 --> 24:38.760
j'ai esquissé les propositions, elles sont,

24:38.760 --> 24:40.240
elles ont un caractère extrêmement utopique.

24:40.240 --> 24:41.560
C'est des directions que je donne.

24:42.180 --> 24:43.760
Et je crois que c'est à titre de

24:43.760 --> 24:45.080
direction qu'on peut s'y référer.

24:45.770 --> 24:48.640
C'est une manière d'abord et avant tout de lutter contre le

24:48.640 --> 24:51.560
risque grandissant d'une gestion autoritaire des crises,

24:51.700 --> 24:53.240
des crises à venir, notamment des crises

24:54.000 --> 24:55.680
écologiques au nom de l'urgence climatique.

24:56.220 --> 24:58.480
La tentation est de plus en plus grande chez nos

24:58.560 --> 25:01.200
contemporains d'exiger de la part de nos gouvernements,

25:01.200 --> 25:03.320
finalement, des mesures énergiques et autoritaires pour

25:03.320 --> 25:05.800
assurer quelque chose comme notre survie,

25:06.350 --> 25:07.720
tout dépend de ce à quoi on tient,

25:07.830 --> 25:09.600
mais est ce que la survie est un projet de vie

25:10.670 --> 25:12.000
pour les décroissances non?

25:12.150 --> 25:14.480
Pour les décroissances, il ne s'agit pas seulement de sauver

25:14.480 --> 25:16.280
la nature, il faut aussi sauver la justice.

25:16.280 --> 25:18.160
Il faut aussi sauver la liberté.

25:18.230 --> 25:20.040
Donc, faire valoir ces idées là,

25:20.040 --> 25:21.720
c'est une façon aujourd'hui,

25:21.870 --> 25:24.400
sans attendre un grand soir de la révolution,

25:24.740 --> 25:26.680
de défendre une certaine conception de l'humanité,

25:26.780 --> 25:28.120
une certaine conception de ma vie.

25:28.120 --> 25:32.400
Donc, et notamment donc de cette justice et de cette liberté

25:32.950 --> 25:35.440
dont je parle depuis le début de notre entretien.

25:35.780 --> 25:36.160
Et voilà.

00:00 - Pour moi, je dirais que c'est avant tout un appel à stopper volontairement et collectivement ce que j'appelle la course à la croissance économique pour bâtir des sociétés, donc plus soutenables, plus justes et plus démocratiques, une définition, le sens que je donne à ce mot là,

00:17 - c'est d'abord une proposition politique qui est avant tout anti productiviste. À ce titre, elle remet en question aussi bien le capitalisme libéral que le socialisme d'état. C'est important à souligner. Alors voilà pour la définition de base. Pourquoi maintenant c'est cet anti productivisme pour essentiellement trois raisons à mes yeux, la première c'est la plus évidente, c'est la raison écologique, la course à la croissance.

00:44 - Ça signifie quoi? Ça signifie essayer de produire toujours plus de marchandises d'une année sur l'autre et les vendre. Et ça, ça implique de consommer en fait toujours plus de matière et toujours plus d'énergie. Et ça implique aussi de produire toujours plus de déchets. Après deux siècles de croissance économique, on réalise en fait que ça détruit notre milieu de vie et ça dégrade dramatiquement l'habitabilité de la planète au risque même de menacer notre notre espèce. Donc, la croissance économique est tout simplement

01:10 - synonyme d'autodestruction. Et jusqu'à aujourd'hui, il n'y a jamais eu de croissance verte ou propre. Alors on nous la promet toujours pour demain. Mais ce qui est certain, c'est que on constate que pour l'instant, quand il y a croissance, il y a dégradation de la situation écologique peut être deux, deux petits points sur la question écologique. D'abord, la question écologique ne se réduit

01:30 - pas à la question climatique. Malheureusement, aujourd'hui, dans les débats politiques, on ramène tout ça à la question climatique, qui est une question tout à fait dramatique, mais qui n'est qu'une partie du problème. Donc, il faut élargir ça à toutes les dimensions de notre milieu, une vie terrestre et elles sont toutes affectées aujourd'hui et toutes dégradées. Deuxième deuxième point sur lequel j'insisterai la question écologique.

01:52 - Ce n'est pas, ce n'est pas la question environnementale. La question environ, c'est une façon de suggérer que tout cela se passe à l'extérieur de nous. Malheureusement, nous ne sommes pas extérieurs à ce monde. Et quand nous dégradant ce monde, nous sommes touchés, y compris dans nos corps. L'exemple des perturbateurs endocriniens, par exemple, est assez éloquent à à cet égard, puisque aujourd'hui notre système enoc crien est perturbé par toutes ces particules chimiques que nous avons

02:15 - disséminées dans nos milieux. C'est donc la première raison de refuser la croissance. Deuxième deuxième raison de la refuser, c'est que c'est une course qui ne profite généralement qu'à une minorité des parties prenantes de ceux qui courent. C'est un jeu en quelque sorte truqué truqué dont on connaît à l'avance les gagnants. Les perdants, si je caricature un peu, le gagnant type de la course à la croissance est un vieil homme blanc habitant un quartier chic d'une grande métropole

02:41 - occidentale, un peu ce que je suis moimême. Enfin, il y en a qui gagne quand même plus que moi qui ont plusieurs maisons, plusieurs bagnols plusieurs, mais mais c'est ça le portrait robot du gagnant de la course à la croissance et le portrait robot du perdant. On le connaît assez bien aussi. C'est plutôt une femme. C'est plutôt une jeune femme généralement de couleur qui habite bien souvent un Bidonville aux alentours d'une grande ville africaine, par exemple, au Burundi,

03:03 - considéré comme le pays le plus pauvre du monde. Alors pourquoi, pourquoi pourquoi on connaît ces portraits robots des gagnants indépendants? Parce que cette course, en fait, quand on l'analyse, on découvre assez vite qu'elle repose sur des échanges économiques et écologiques qui sont inégaux ou pour le dire autrement, elles reposent sur des rapports d'exploitation, l'exploitation du travail salarié, l'exploitation du travail de reproduction, qui est très largement encore pris en charge par les

03:27 - femmes aujourd'hui dans le monde. Travail de reproduction qui consiste à donner la vie, à élever des enfants, les soigner, leur donner de l'amour, puis à faire la même chose avec des adultes. Bref, donc est absolument essentiel, un travail exploité parce que bien souvent d'ailleurs même pas payé. Et puis troisième troisième rapport d'exploitation, qui est au cœur de cette course, c'est, c'est les rapports néo coloniaux.

03:49 - Les rapports nord-sud, le nord aujourd'hui a soit encore sa richesse, sa puissance, sa croissance sur l'exploitation à la fois d'humain et de territoire du sud. Voilà la deuxième raison de refuser course à la croissance, son caractère injuste. On peut ajouter en plus d'autres injustices, c'est que la dégradation écologique dont on est responsable aujourd'hui, c'est une forme d'injustice, vis à vis des générations futures.

04:12 - Par ailleurs, cette course à la croissance, elle se traduit aussi par énormément de violence vis-à-vis des autres animaux qui sont capables, comme nous de sentir d'éprouver du plaisir, de la souffrance, etc. Alors c'est à la fois des animaux sauvages à qui ont finalement on impose de voir leur milieu de vie à disparaître peu à peu. Mais c'est aussi tous ces animaux d'élevage que nous aimerons.

04:34 - Donc dans l'agriculture industrielle pour notre consommation et à qui on inflige des souffrances absolument abominables qui constituent à mes yeux une autre injustice. J'en viens à la troisième et dernière raison de questionner, de refuser cette course à la croissance. Celle ci est censée normalement nous servir et est censer, améliorer notre bien être à tous et à toutes. Alors, d'une part, en fait, on constate que ce n'est plus vraiment le cas dans nos sociétés.

04:57 - En occident, concrètement, plus précisément, on observe plus de corrélation claire et nette entre la hausse du PIB, par exemple, qui est notre indicateur privilégié pour mesurer la croissance, dont plus de corrélation clair et nette entre la hausse du PIB et nos principaux principaux indicateurs de bien-être. Donc on as, c'est plus un vecteur déterminant de l'amélioration du bien être dans nos sociétés.

05:21 - Premier premier et premier point. Deuxième point, nos sociétés, par ailleurs, sont devenues en fait littéralement dépendante de la croissance, un peu comme nos nos voitures dépendent d'essence de pétrole ou d'électricité aujourd'hui pour rouler, en fait, on a vraiment besoin dans nos sociétés pour qu'elles fonctionnent à peu près de croissance. Donc on en est, on en est littéralement dépendant. Et le problème, c'est que cette croissance, c'est en réalité une exigence du capitalisme.

05:45 - Sa raison d'être ultime, c'est l'accumulation du capital. Et donc la norme fondamentale qui oriente nos vies dans nos sociétés, c'est celle de la profitabilité, c'est pas celle de satisfaire nos besoins, c'est celle de la profitabilité, ce qui fait que nous, les humains et puis nos activités, y compris les plus belles d'entre elles, en fait, deviennent nous devenons des moyens au service de cette accumulation illimitée, ce qui est une forme d'inversion des fins et des moyens.

06:09 - Cette croissance, elle était censée être un moyen au service de nos fins. Aujourd'hui, elle est bien largement une fin et nous en sommes les moyens. Donc, les outils de nos outils, comme comme vous le suggériez tout à l'heure, ce qui est totalement contradictoire avec une des promesses de la modernité occidentale qui est celle de cette liberté, la possibilité pour les humains désormais de décider comment ils vont vivre, d'exercer leurs raisons pour

06:35 - établir des lois auxquelles ils vont se soumettre. En fait, la loi auquel nous sommes soumis, ce n'est pas une loi que nous avons vraiment décidé, c'est celle du capitalisme fondamental, ce qui est ce qui est assez aliénant. Alors voilà pour les longues réponses à votre première question, pourquoi refuser la croissance? Parce qu'elle est destructrice parce qu'elle est injuste et parce qu'elle est foncièrement ante. De même façon que j'ai essayé de ramener l'analyse critique

06:59 - de la croissance à trois, trois à trois grands points. Je propose également trois grandes grandes solutions. Si on peut dire aux trois grandes directions, plus exactement à suivre pour aller vers des sociétés post post croissance, première proposition, il faudrait avant tout produire moins que ce qu'on produit aujourd'hui pour arrêter le désastre écologique en cours. Et il ne s'agit pas seulement de produire, de produire différemment comme le proposent les partisans

07:24 - d'un développement durable, d'une économie circulaire ou même d'un green New deal à l'américaine. Ce qu'on constate, c'est que les stratégies qui visent à générer quelque chose comme une croissance verte ou propre butent, en fait sur toutes sortes de contraintes, des contraintes à la fois biophysiques ou contraintes qui touchent à notre milieu de vie, les contraintes économiques qui touchent à la dynamique même de notre système dans lequel nous sommes, mais aussi des contraintes politiques.

07:45 - Au bout du compte, nous n'avons pas ce qu'on appelle aujourd'hui un découplage entre croissance économique. Et puis pression de cette activité économique sur le plan écologique. Autrement dit plus simplement, il faut faire un choix croître ou durer, il faut choisir entre entre les deux. Et si nous voulons durer, si nous voulons en tout cas ralentir cette catastrophe écologique aujourd'hui, il va falloir donc produire moins et fixer des limites à

08:11 - ce que nous produisons. On a, on a quelque chose d'assez encourageant sur ce terrain là, c'est que quand on regarde les ressources disponibles à l'échelle de la planète et puis les besoins à satisfaire pour garantir à toute l'humanité une vie digne, on se rend compte qu'on a de quoi faire aujourd'hui. Le problème, c'est tout un problème de répartition, mais ce n'est pas un problème de quantité de ressources disponibles.

08:31 - On a largement de quoi faire. Je renvoie sur cette question là, notamment au projet lili que codirige Julia steinberger. Ça m'amène à la deuxième proposition, la première, donc produire moins deuxième proposition. Si s'il s'agit de fixer des limites à la production et donc de réduire cette production, ça va avoir des effets, évidemment sur la consommation. Or, on a aujourd'hui une partie de l'humanité qui n'a pas effectivement de quoi vivre correctement.

08:56 - Et on peut s'attendre à ce que si on ne change rien, par ailleurs, cette partie d'humanité qui ne vit pas décemment et encore moins, c'est complètement immoral, évidemment au regard de nos principe de justice. Et puis c'est sans doute aussi assez suicidaire politiquement. On peut imaginer que cette partie d'humanité va se révolter contre ces exigences qu'on va lui imposer en plus. Donc il faut dans le même dans le même moment qu'on produira

09:20 - moins, il va falloir partager beaucoup plus. Et ma deuxième proposition partagée, plus nos moyens d'existence, partager plus nos richesses. Donc à la fois au nom de l'idéal d'égalité qui est censé être le nôtre. En tout cas, il est inscrit dans tous grands textes, mais aussi probablement par pragmatisme politique, si on veut éviter tout simplement un chaos absolu du type de celui des gilets jaunes, mais à la puissance 1000 pour prendre une référence

09:42 - au modèle français. Donc, partager plus, c'est une proposition, je dirais la consonance assez chrétienne. Donc des implications, c'est, c'est par exemple de remettre en question, de limiter la propriété privée telle qu'on la connaît aujourd'hui et au delà d'en finir avec les rapports d'exploitation que j'évoquais tout à l'heure, remettre en question le salariat tel qu'il existe, mettre en question l'exploitation du travail de

10:06 - reproduction, c'est à dire en fait le patriarcat, le patriarcat capitaliste et puis remettre en question le néo colonel. Là aussi, j'ai une bonne nouvelle à apporter avec cette deuxième proposition, c'est que quand on regarde quelles sont les variables déterminantes du bien être dans nos sociétés, ce n'est donc plus la croissance économique. Comme je le disais tout à l'heure, par contre, il semble que la réduction des inégalités soit une variable déterminante que si on veut améliorer le bien être de tout

10:31 - le monde, y compris les plus riches, la réduction des inégalités, soit une stratégie tout à fait tout à fait payante et gagnante. Je renvoie sur ce terrain au bouquin de Wilkinson et piquette, qui s'appelle en anglais, spirit leers, qui a déjà plusieurs années mais qui a eu un très grand succès à cause de cette démonstration notamment, j'en arrive à ma troisième et dernière proposition. Donc, s'il s'agit de fixer des limites à ce que nous

10:54 - produirons et de décider de comment nous allons partager nos moyens de vivre nos richesses, il va falloir autant que possible en décider ensemble au nom, cette fois d'un autre de nos idéaux qui est l'idéal de liberté, liberté au centre de démocratie, mais aussi sans doute par pragmatisme. Donc, la liberté dont je pense, c'est celle qui consiste à décider collectivement des lois auxquelles nous allons nous soumettre. Comme je le disais tout à l'heure,

11:19 - c'est une proposition qui va buter sur deux difficultés actuellement, c'est, d'une part, nos institutions politiques, je parle de l'occident, mais en fait, ces institutions qu'on a par ailleurs finalement diffusées un peu partout dans le monde, nos institutions politiques ne sont pas vraiment démocratiques aujourd'hui, si on reprend les vieilles catégories, notamment d'Aristote, nous vivons plutôt dans quelque chose qui ressemble à des oligarchies, c'est à dire la domination d'une petite

11:41 - minorité qui accède à ce pouvoir par l'argent dans une large mesure et qui va exercer son pouvoir pour elle même dans dans une large mesure. Donc, il faut, il faut imaginer et il faut travailler à une démocratisation de nos institutions politiques. Ça peut prendre toutes sortes de formes, une assemblée, une assemblée de députés tirés au sort, par exemple, le tirage au sort étant un dispositif démocratique radical, mais tout à fait cohérent.

12:05 - Mais on peut aussi aller vers des formes de municipalisme tel que je le défends dans mon travail et faire de la municipalité à une échelle locale, l'instance politique fondamentale d'un monde post croissance, puis ensuite imaginer une organisation fédérale pour, pour faire travailler ces municip municipalités les unes avec. C'est une première exigence. La deuxième exigeant exigence et

12:28 - est un peu plus un peu plus délicate encore, c'est que même si on arrivait à mettre en place des institutions politiques rigoureusement démocratiques dans la situation actuelle, ces institutions butaient sur la toutepuissance du système économique dans lequel nous sommes aujourd'hui et sur sa loi, qui est celle de la profitabilité. Donc, il faut démanteler, il faut se débrancher de ce système là, il faut défaire tout ça.

12:52 - Si on n'arrivera jamais, effectivement à décider ensemble, comme le propose la bonne nouvelle que je peux associer à cette troisième proposition, c'est que la démocratie, contrairement à ce qu'on entend beaucoup actuellement là ou on dit finalement la démocratie, on n'a pas le temps. Il y a urgence, ce n'est pas le moment de discuter la démocratie. Ça marche. Une démonstration concrète qui a été faite de sa pertinence et de son efficacité. On l'a observé là aussi en France,

13:17 - avec la convention citoyenne sur le climat mise en place par Emmanuel macron il y a quelques années où il a tiré au sort, on a tiré au sort 150 français françaises à qui on a demandé de réfléchir à des solutions pour affronter la question climatique. Ces français et françaises venaient évidemment de tous les horizons de tous les âges, avaient toutes sortes d'opinions sur ces questions là et n'étaient pas des spécialistes. Or, en quelques fins de semaine,

13:42 - avec l'aide de spécialistes qui sont venus les informer à leur demande, ils ont fait une pour proposition extrêmement pertinente et intéressante, extrêmement radicale aussi ça intéressant, tellement radical qu'emmanuel macron était obligé finalement de revenir sur sa promesse initiale et d'annuler la mise en place de, c'est d'une grande partie de ces propositions. Voilà. Mais en tout cas, on avait, on avait là une belle démonstration

14:06 - de l'efficacité potentielle de la démocratie. Si on lui donne sa chance, voilà pour ma troisième et dernière proposition. Alors le slogan en lui même décroissance soutenable, décroissance conviviale, décroissance solidaire, il émerge et a à peu près 20 ans et pourquoi il émerge, à mon avis, pour plusieurs raisons, la première de ces raisons, c'est que on se rend compte au début du XXIe siècle que le développement durable, les promesses du développement

14:33 - durable ne sont pas là, en fait. Donc ça fait, ça fait un peu plus de 15 ans à ce moment, là que le rapport bland est sorti. Et on ne voit pas d'effets positifs, en dépit du fait que le discours en faveur du durable a été relayé partout, y compris d'ailleurs dans le milieu des affaires et dans des écoles comme celles dans laquelle j'enseigne, qui est une école de commerce. Donc voilà donc, il y a un discours qui est très présent,

14:58 - mais par contre, dans les faits, les choses se dégradent sur le plan écologique et les choses continuent de se dégrader sur le plan social sont quand même les deux terrains sur lesquels s'aventurer la proposition du développement durable. Donc ça, je pense qu'il y a cette espèce de discrédit du développement durable qui permet de comprendre pourquoi émerge une position beaucoup plus radicale qui dit non, écoutez la croissance, ça n'est pas, ça ne fait pas partie de la solution.

15:21 - C'est au cœur du problème. C'est ça qu'il faut commencer par arrêter. Si on veut effectivement résoudre nos difficultés sur le plan écologique, sur le plan social, par ailleurs, justement cette croissance qui a quand même perdurer le taux de croissance, a eu tendance à décliner en occident depuis les années depuis les années 70. Mais la croissance est maintenue quand même, et même à des taux faibles, ça fait quand même une progression du volume de

15:44 - l'économie est assez considérable. Donc il y a eu poursuite de la croissance, mais finalement ça ne s'est pas traduit par une amélioration des conditions d'existence pour une majorité des humains dans nos sociétés, pour le dire avec une image et un clin d'œil. D'une certaine façon, la croissance ne livre plus la marchandise. En fait, ce qu'elle était censée nous apporter une amélioration du bien être, on le constate de façon de moins

16:06 - en moins évidente dans nos vies, en tout cas pour une grande partie de la population, mise à part le fameux auquel s'est intéressé pic et son équipe. Et on pourrait ajouter un troisième, un troisième élément, c'est que même pour ceux qui sont en tête de la course, pour ceux qui font partie de ces gagnants qui qui correspondent à ce portrait robot du gagnant de la course à la croissance, cette course est en épuisante, elle est exténuante.

16:30 - En fait, c'est une course sans fin qui nous épuise et qui se traduit d'ailleurs par des choses très concrètes, très physiologiques, les épidémies de dépression dans nos sociétés, elle trouvent une part de leur origine dans cette, dans cette course, il est illimité à la croissance. On appelle ça aussi burn out, mais c'est à peu près la même chose. Et ça témoigne bien de ce caractère épuisant. Pour quelles raisons? Parce que bon, il n'y a effectivement pas de limites à l'accumulation du

16:56 - capital en ai fait la raison d'être ultime de cette course à la croissance. Mais c'est aussi parce que cette course, elle repose aujourd'hui très largement sur la production à la consommation d'un certain type de biens qui nous pose des problèmes et que l'économiste Fred Hirsch appelait des biens positionnels un bien positionnel. C'est un bien dont la valeur d'usage l'utilité est concrète pour vous dépend du fait que tout le monde n'y a pas accès.

17:21 - Fondamentalement, c'est pas, c'est la maison au bord de la mer, mais c'est aussi le fameux vel us, ce qu'on appelle ici au Québec, le véhicule utilitaire sport, la camionnette qui s'est imposée un peu partout, qui est typiquement un bien positionnel qui vous donne finalement une espèce d'avantage sur la voiture ordinaire. C'est plus grand, plus d'espace, c'est plus sécuritaire. Vous avez une meilleure vue. Alors ça vous donne sur la route quelque chose de mieux que ce que vous aviez avant

17:47 - avec la voiture compacte. Habituellement, le problème, c'est que à partir du moment, ce genre de véhicules se diffus sur la route devient de plus en plus fréquent. Les autres conducteurs voient leur leur usage de la route se dégrader et finalement vont être incités eux mêmes à adopter ce type de véhicule pour essayer de retrouver au moins un niveau de confort équivalent à celui qu'ils avaient avant l'arrivée de ces eurs. Vous voyez bien une espèce de course sans fin qui s'amorce

18:15 - avec ça, parce que au bout du compte, personne n'y gagne. Tout le monde se retrouve dans des v us. On, on est dans les situations qui sont beaucoup plus polluantes, puis il y a plus d'avantages. Alors on imagine qu'on va nous proposer d'autres propositions et que, mais qu'au bout du compte, collectivement, on y perd un peu comme dans une salle de spectacle. Quand vous avez au premier rang une rangée qui commence à se lever pour mieux voir sa force,

18:40 - les rangées qui sont derrière à se lever aussi au bout du compte, personne ne voit mieux qu'au départ, mais tout le monde est plus fatigué. C'est pas mal. Ça qui se passe me semble t, il avec la course à la croissance actuellement et avec le fait qu'elle repose sur ses biens positionnés. Donc voilà pour un troisième argument un peu plus sophistiqué sur les raisons pour lesquelles, finalement, il y a sept doutes qui émerge par rapport à l'adhésion à la croissance et pourquoi l'idée de

19:05 - décroissance, je crois, touche de plus en plus de monde, genre la décroissance comme refus de la course à la croissance. C'est l'essentiel de la définition de l'idée des croissances, un refus fondé sur trois critiques, le caractère aut destructeur, le caractère injuste, le caractère aliénant de cette de cette course. Et puis donc trois grandes propositions pour rompre avec, avec cette logique productiviste, produire moins,

19:31 - partager plus et décider ensemble les implications concrètes de ces propositions. Ça débouche notamment sur une relocalisation de nos vies à une échelle beaucoup plus, beaucoup plus réduite. Ça débouche aussi sur le recours à des techniques différentes de celles qu'on utilise aujourd'hui, qui sont des techniques très puissantes pour produire mais qui nous posent toutes sortes de problèmes sur le plan écologique, sur le plan social, mais aussi en termes de décisions.

19:56 - D'ailleurs, puisque nos techniques aujourd'hui nous échappent dans une très large mesure. Donc ça, c'est toute la piste de ce qu'on appelle les basses technologies des lch qui font partie des implications concrètes de ce projet de décroissance sur le plan de l'organisation sociale, ce qu'on va mettre de l'avant pour assumer cette triple triple proposition, produire moins, partager plus, décider ensemble, ce sont plutôt les communs. Ce qu'on met de l'avance, c'est la forme des communs.

20:22 - C'est à dire des collectifs qui se constituent pour satisfaire par eux mêmes et pour eux mêmes une nécessité de l'existence se former, se nourrir, se loger en partageant une ou plusieurs richesses ensemble en coopérant et en décidant de manière démocratique au sein de ce collectif. Ça, c'est là pour nous, la forme, la forme dominante qui devrait être au centre des sociétés post croissance sur le plan politique, le commun politique, c'est la municipalité.

20:52 - Fondamentalement. Donc, dans un refus à la fois de l'état nation tel qu'il s'est imposé au cours des derniers siècles et un refus de la centralité de l'entreprise capitaliste qu'on observe aujourd'hui dans nos sociétés. Et puis dernier dernière implication concrète que sur laquelle je travaille actuellement, l'échelle qui serait qui serait pertinente, me semble t. Il en termes territoriales, c'est ce qu'on appelle la bi orégon la piégon.

21:19 - Donc étant une région géographique qui présente une certaine unité sur le plan sur le plan écologique, son plan géographique et sur laquelle va une population, en tirant sa subsistance de cette région là de son sol, etc, afin de toutes ses richesses au sens large. Et aussi d'ailleurs, en confiant à ce territoire, ces déchets. Et donc tout ce qu'on ne fait pas aujourd'hui. Donc là on est une rupture avec ce que des collègues allemands appellent aujourd'hui notre

21:47 - mode de vie impérial, c'est à dire un mode de vie qui suppose que nous allions puiser dans les ressources un peu partout dans le monde des ressources naturelles, mais aussi d'ailleurs des ressources humaines et que nous allions aussi disperser nos déchets à peu près partout le monde. La piégon, c'est ramener ça à une échelle plus réduite sur des territoires qui ont une espèce de cohérence géographique. Ça peut poser toutes sortes de problèmes, évidemment,

22:08 - parce que toutes les biaisons ne se valent pas. Tous les points du monde ne se valent pas aujourd'hui. Donc il va falloir penser ce virage là avec un souci de solidarité, de justice renforcée. Mais voilà pour la direction générale. Voilà. Voilà pour les implications concrètes que je mettrai de l'avant pour moi, les forces de cette proposition d'abord, on offre en fait un contenu qui me paraît relativement clair et précis à une notion qui est très enveloppe aujourd'hui, qui vient un peu remplacer

22:37 - celle de développement durable, qui est la notion de transition écologique, transition socio écologique, qui est qui est une notion qui ne veut pas dire grand chose ou qui veut dire beaucoup trop de choses et qu'il faut donc qu'il faut donc préciser avec la décroissance, on offre un contenu précis à cette, à cet appel à la transition. Je crois par ailleurs que c'est une réponse qui est assez cohérente aux ou diverses crises provoquées par notre civilisation aujourd'hui cohérente parce qu'elle prend des

23:02 - choses à la racine, mais aussi parce qu'elle est transdisciplinaire, elle traverse plusieurs, plusieurs ou plusieurs plusieurs grandes disciplines qu'on a besoin aujourd'hui de mobiliser pour paner ces problèmes. Troisième argument que je ferai valoir en faveur de la proposition des croisant six, c'est que c'est un mot d'ordre qui est relativement simple. On y tient en un mot ou deux mots qui permet de dépasser je pas bon nombre de luttes

23:23 - partielles qui sont engagées aujourd'hui contre ton le de société, notamment justement des luttes des luttes, par exemple entre la question écologique et la lutte sociale. Bien, bien souvent, on voit aujourd'hui des responsables politiques essayer de souligner la contradiction entre ces luttes pour les affaiblir. Alors qu'avec la décroissance, on montre en quoi elles sont liées l'une à l'autre et comment est ce qu'on peut tenter de les avis?

23:46 - Je dirais un dernier dernier mot, un dernier avantage, le mot lui même et plus largement, la perspective qu'offre la décroissance. Elle est assez peu récupérable justement par celle et ceux qui veulent que rien ne change vraiment un mot qui a plein de défauts, mais qu'on a gardé depuis 20 ans parce qu'il est très difficile à utiliser dans une perspective de maintien de l'ordre en place, le développement durable, on un mot qui qui ne vient pas du tout heurter notre imaginaire dominant.

24:12 - D'ailleurs, il a été récupéré dans le monde des affaires avec dans une grande facilité, vous promettez un capitalisme, un développement durable. Il va être très content. Il ne va pas mettre la même chose que ce que vous mettez derrière ce moulin. Mais on voit bien le genre de piège dans lequel on tombe avec selon mot de croissance. Il va sans doute aussi faire l'objet de récupération, mais ce sera plus plus plus difficile pour moi. Concrètement, évidemment, j'ai esquissé,

24:36 - j'ai esquissé les propositions, elles sont, elles ont un caractère extrêmement utopique. C'est des directions que je donne. Et je crois que c'est à titre de direction qu'on peut s'y référer. C'est une manière d'abord et avant tout de lutter contre le risque grandissant d'une gestion autoritaire des crises, des crises à venir, notamment des crises écologiques au nom de l'urgence climatique. La tentation est de plus en plus grande chez nos

24:58 - contemporains d'exiger de la part de nos gouvernements, finalement, des mesures énergiques et autoritaires pour assurer quelque chose comme notre survie, tout dépend de ce à quoi on tient, mais est ce que la survie est un projet de vie pour les décroissances non? Pour les décroissances, il ne s'agit pas seulement de sauver la nature, il faut aussi sauver la justice. Il faut aussi sauver la liberté. Donc, faire valoir ces idées là,

25:20 - c'est une façon aujourd'hui, sans attendre un grand soir de la révolution, de défendre une certaine conception de l'humanité, une certaine conception de ma vie. Donc, et notamment donc de cette justice et de cette liberté dont je parle depuis le début de notre entretien. Et voilà.

Faculti AI can make mistakes